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La trêve enfin !

Editorial La Presse

Les gouvernants, les gouvernés, l’Onu et ses organisations (Oms, Unrwa, etc.), les observateurs, les politologues, les médias, le peuple palestinien en particulier, tout le monde attendait la trêve sollicitée par l’opinion internationale, revendiquée et acceptée par les Gazaouis et pour laquelle des hommes de bonne volonté ont fourni tant d’efforts. Pendant des jours et des nuits, depuis l’annonce de cette trêve, les Palestiniens, là où ils sont, à Gaza comme en Cisjordanie, attendaient ce jour. Après 15 mois de destruction massive, de bombardements et de tirs incessants, l’accord d’une trêve est entré en vigueur avec 3 heures de retard (il était prévu dimanche à 7h30, mais appliqué à 10h35).

Pendant ce temps, l’armée sioniste a tué 20 innocents. Enfin la trêve a eu lieu, c’est trop beau, un rêve pour les milliers d’enfants malades, sans soins, les vieux mourants, les femmes et les hommes vivant dans des abris de fortune dans le froid, sans nourriture. Fin du cauchemar, la trêve est enfin appliquée, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés ont fait leur retour à Gaza, dans des champs où tout n’est que ruines, après 15 mois de pilonnage aveugle. Malgré tout, le monde pousse un ouf de soulagement, explosions de liesse à Gaza, les enfants sautent de joie, les femmes et les hommes se dirigent vers Rafah par où entrent quelques centaines de camions d’aide humanitaire. 

Cette trêve, que Trump et ses proches veulent s’approprier, est essentiellement un réaménagement de l’accord de cessez-le-feu proposé en mai dernier par l’administration Biden, lorsque le Hamas avait déclaré accepter l’accord de cessez-le-feu, tandis que l’Etat occupant l’avait rejeté en  poursuivant ses frappes.

Rappel au passage à beaucoup d’observateurs et autres analystes qui ont la mémoire courte : si l’accord a capoté en mai dernier, c’est parce que Netanyahu a constamment ajouté des mesures supplémentaires pour démolir l’accord de trêve. Il avait déclaré qu’«il ne pourrait être accepté tant que le Hamas n’aurait pas été complètement détruit».

Tout porte à croire que l’Etat sioniste voulait profiter encore de sa position de force pour raser encore les bâtiments restants de Gaza, détruire les hôpitaux et tuer encore plus de citoyens innocents.

L’avant-veille de l’investiture de Trump à la Maison- Blanche, le gouvernement sioniste, pervers et prudent, décide d’arrêter ses bombardements dans le but de satisfaire le vœu (ou l’ordre) du nouveau président Donald Trump qui a toujours clamé vouloir un arrêt des combats avant son entrée en fonction. Le cadeau a été soigneusement préparé car, pour rien au monde, Netanyahu n’aurait gâché la cérémonie d’intronisation de son maître.

Cette paix (trop fragile) apparaît comme un cadeau royal que Netanyahu, contre toute attente, offre à son maître de Washington. Et comme le diabolique boucher de Gaza veut montrer à ses alliés d’extrême droite dans le gouvernement qu’il n’a cédé en rien au Hamas et que des négociations, il en est sorti triomphant, il affirme qu’il garde «le droit de reprendre la guerre» avec le soutien de Washington. Son jeu d’équilibriste n’est que de la poudre aux yeux adressée à ses soutiens au gouvernement, ces bellicistes intransigeants.

Mais pour le moment, personne ne va bouder sa satisfaction de voir les Gazaouis heureux de vivre depuis 15 mois leur première nuit, sans le bruit des chars et l’éclat des bombes.

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